Notre professeur d’astronomie nous disait souvent : « Si les êtres humains avaient conscience de la fragilité de la croûte terrestre, ils ne dormiraient pas la nuit. »
Ces propos ont déjà plus de 70 ans, date à laquelle les hommes n’exploitaient pas autant les entrailles de la Terre.
La superficie globale de la Terre est de 510 millions de Km² dont 360 millions sont constitués par les océans.
Il y a environ 20.000 ans, le niveau de la mer était à 130 m au-dessus du niveau actuel. Composé de fer dur et pur solide, le noyau de la Terre est recouvert de différentes couches de substances liquides et gazeuses. Cet ensemble est renfermé sous la croûte terrestre faite de plaques tectoniques qui glissent les unes sur les autres, provoquant des tremblements de terre.
Sur une longueur de 6.500 Km suivant la ligne de fracture de la plaque tectonique océanique, une chaîne de volcans crache en permanence des gaz et autres substances à 2.500 m de profondeur. Si la température de l’eau est de 5 à 6 °C à 100 m de cette zone, à 2.500 m de profondeur la température de l’eau monte à plus de 80 °C. C’est la condition idéale pour cuire un œuf en quelques minutes.
En 2010, l’explosion d’une plateforme pétrolière dans le Golfe du Mexique avait causé la mort de 10 personnes. Le pétrole avait jailli d’une profondeur de 1.200 m où la pression de l’eau sur la bouche du puits était de l’ordre de 120 bars, rendant impossible de colmater la fuite ; le pétrole se trouvait à 10.000 m de profondeur.
Les multiples extractions de pétrole et de gaz se pratiquent tant en mer que sous terre. Cette énergie exploitée dans plusieurs pays représente une manne pour chacun d’entre eux, sans oublier le profit des compagnies pétrolières.
À la recherche de nouveaux moyens de forage pour produire plus, l’homme joue avec le feu. Il ne recule devant rien pour conserver son mode de vie. Afin d’extraire du gaz de schiste et ne plus déprendre du pétrole, certains pays pratiquent le fractionnement des roches dans des profondeurs impressionnantes. Il est à craindre qu’à force de triturer les entrailles de notre Terre, l’homme brise le fragile équilibre de la Nature tout en polluant les nappes phréatiques.
Alibi des écologistes, même le recours à certaines énergies renouvelables comme l’éolien industriel est un leurre, car plus préjudiciable à l’environnement pour un résultat infime.
Que dire de l’empoisonnement des terres cultivables par les produits de l’industrie chimique qui tuent à petit feu le sol, la faune et les plantes, les agriculteurs et les consommateurs.
N’a-t-on pas fait de la Terre un enfer ?
Nonobstant le danger créé par l’homme pour ses intérêts personnels, il met par extension en péril l’avenir de l’humanité entière.
Que les bombes atomiques détenues par plusieurs États puissent détruire plusieurs fois la Terre est une notion bien ancrée dans les esprits. Et beaucoup se polarisent sur ce type de destruction massive lors d’une dernière guerre qu’elle soit limitée ou totale entre deux puissances nucléaires.
Il est nécessaire dans cette optique que tous les protagonistes de ce mortel scénario s’assoient autour d’une table pour négocier un moratoire sur la prolifération atomique et le risque de guerre en travaillant pour la Paix. L’argent dépensé pour le réarmement serait plus utile, s’il était consacré au bien-être des populations. Les pays qui n’ont pas subi les horreurs de la guerre sur leur sol ne se rendent pas compte de la gravité de cette situation.
Entre le péril nucléaire et la dégradation graduelle de notre Nature pour préserver notre train de vie, nous devons agir avec intelligence.
À ce jour, c’est plutôt l’ambition, l’appât du gain ou la folie meurtrière qui ont guidé des hommes de pays dits civilisés pour mettre le monde à feu et à sang en 1939 ou le contaminer en larguant des bombes atomiques sur des populations civiles ou en utilisant des armes à uranium appauvri.
Notre Terre est un cadeau précieux, il faut la protéger fussent au prix de quelques sacrifices par chacun d’entre nous ; et transformer cet Enfer que nous avons généré en un Paradis que tous espèrent.
Nersès Durman-Arabyan
Antony, le 9 mai 2019