Avec le blocus de l’Azerbaïdjan, 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh sont privés de tout. La route de Latchine qui relie le Haut-Karabakh à l’Arménie est coupée par l’Azerbaïdjan, qui a même placé des blocs de béton, afin d’empêcher la circulation des véhicules, des hommes, des biens, des médicaments et des denrées nécessaires aux besoins quotidiens de la population.
La Croix Rouge internationale fait tout son possible pour prêter assistance à la population du Haut-Karabakh.
Le journal Marmara d’Istanbul en langue arménienne a fait dans son numéro du 14 juillet 2023, des révélations qui donnent des frissons. Une mère de deux enfants de 3 et 6 ans, complètement affamés, quitte sa maison pour aller chercher de la nourriture. Elle fait 15 km à pied pour aller vers le lieu de distribution de la Croix Rouge. Après avoir récupéré le strict nécessaire pour la survie de ses enfants, elle fait le chemin de retour à pied. Elle trouve la porte de sa maison ouverte, mais les enfants ne sont pas là. Elle part immédiatement vers le centre-ville et la gare. En chemin, elle aperçoit une voiture dont les portes sont ouvertes. S’approchant de cette voiture, elle voit ses deux enfants allongés sur le siège arrière. Ils sont tous les deux morts desséchés par la chaleur et par la faim.
L’Azerbaïdjan fait tout pour chasser 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh, leur terre natale. Un second génocide pour le peuple arménien se prépare à Bakou.
Nous faisons un appel solennel au Monde développé !
À partir du 24 avril 1915, 1,5 million d’Arméniens furent déportés et massacrés par les Jeunes Turcs dans l’empire ottoman. Les rescapés sont dispersés aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, plus d’un siècle est passé, quatre générations d’Arméniens ont vécu dans la diaspora, et ont participé à la vie et aux combats de leurs pays d’accueil. Comme le disait Charles Aznavour : « Je suis 100% Arménien et 100% Français ». Les champs de bataille de la première et de la deuxième guerre mondiale, ainsi que ceux de la Résistance ont vu combattre et tomber nombre de soldats et de partisans arméniens. Missak Manouchian, rescapé du génocide des Arméniens, a choisi de combattre dans la résistance française contre l’Allemagne nazie, il fut exécuté au Mont Valérien avec ses compagnons d’arme, morts pour la France. Missak Manouchian entrera au Panthéon, le 21 février 2024.
Aujourd’hui, la guerre en Ukraine inquiète l’Europe, qui ne souhaite pas que ce conflit dégénère en troisième guerre mondiale. L’Azerbaïdjan profite de ce désordre pour continuer son épuration ethnique contre l’Arménie et le Haut-Karabagh à coup de drones et de pétro dollars, dénonçant ainsi tous les accords signés. Sans que le monde ne bouge. Plus encore, dans l’acceptation tacite générale de la France et de l’Europe, il ne faut surtout pas offusquer un pays producteur de gaz et de pétrole !
Notre plus grand souhait, c’est la paix dans ce monde, la coopération et l’harmonie entre les peuples, à l’image de ces 100% arméniens et 100% « autre peuple », qui ne souhaitent pas revivre la guerre et ses malheurs. Fils, petits-fils et arrière-petits-fils d’un peuple ayant vécu le premier génocide du 20ème siècle, perpétré par des criminels connus, mais non condamnés par les instances internationales.
Non, il ne faut pas laisser l’histoire se répéter. Les instances internationales et le monde développé doivent condamner au plus vite les criminels, les va-t’en- guerre, les pourfendeurs des droits de l’homme, les tueurs d’enfants.
Laissez faire et il sera trop tard !
Antony – Juillet 2023
Nersès DURMAN-ARABYAN