« La fête d’aujourd’hui [en référence aux jeux Panarméniens] est avant tout une commémoration de tous nos martyrs car elle démontre la volonté de notre peuple et de la République d’Arménie » a proclamé le Premier ministre Nikol Pashinyan insistant sur la détermination du peuple arménien à ne pas mourir.
Une allusion aux 120 000 Arméniens d’Artsakh dont 30 000 enfants pris dans l’étau de l’Azerbaïdjan qui manquent de nourriture et de soins sans que le monde occidental si prompt à défendre les droits élémentaires humains ne réagisse.
Pourquoi des instances internationales telles que l’ONU ou l’Union Européenne continuent elles à négocier et à travailler avec un État criminel comme l’Azerbaïdjan ?
Pourquoi l’OTAN a-t-elle gardé en son sein ce pays, l’Azerbaïdjan dont un des ressortissants a commis un crime ignoble en Hongrie, à savoir l’assassinat d’un étudiant arménien à coups de hache ? Comment est-il possible que l’OTAN n’ait pas réagi, lorsque ce criminel azerbaidjanais, pourtant condamné par un tribunal hongrois à la prison à perpétuité, fut accueilli en héros et élevé au grade d’officier, après son transfert en Azerbaïdjan où il devait soi-disant purger sa peine ?
Force est de constater que ces instances internationales, ces pays dits les plus puissants du monde n’en sont réduits, du moins concernant les Arméniens qu’à prêcher de bons conseils, à faire de belles déclarations d’intention au lieu de taper du poing sur la table et de prendre des mesures drastiques contre les criminels. Nous pouvons aussi nous poser la question suivante : cette « impuissance » vis-à-vis de l’Azerbaïdjan est-elle volontaire, diplomatique ou financière ? La vie d’un Arménien a-t-elle moins de valeur que celle d’un autre être humain ? Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de pouvoir vivre libre sur ses terres ancestrales, la rectification de frontières injustement définies, toutes ces valeurs humaines sont-elles défendables pour tous sauf pour les Arméniens ?
Lorsque qu’à partir de 1915, les Arméniens de l’Empire Ottoman étaient déportés et massacrés par les Turcs, personne n’a pas réagi et cette obstination des Grands de ce monde à occulter le Génocide des Arméniens voire pire à négocier et à commercer avec l’État turc négationniste a ouvert aussi la voie à ceux qui ont voulu faire connaître la vérité historique par les armes.
Alors que tous les regards sont braqués, et ce depuis plus d’un an sur l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et Turquie poursuivent impunément le génocide des Arméniens. Or ce peuple arménien, et en particulier sa jeunesse, pourrait comme ce fut le cas dans les années 70 face à l’indifférence internationale, décider de prendre les armes et commettre des actions spectaculaires pour « réveiller » l’opinion. Si tel était le cas, si des actions violentes venaient à mettre à la une de l’actualité la mort lente des 120 000 Arméniens d’Artsakh, la responsabilité pleine et entière incomberait à ceux qui continuent à serrer les mains du criminel Aliev et à signer des contrats économiques juteux avec lui.
L’indifférence du monde face aux massacres des Arméniens en 1915 a eu pour conséquence la Shoah. L’indifférence internationale face au mouvement d’indépendance de l’Artsakh en 1988 a eu pour conséquence l’éclatement de l’URSS.
Quelle pourrait-être la suite aujourd’hui lorsque volontairement l’Occident, la Russie, les instances internationales détournent les yeux face à l’agonie des Arméniens d’Artsakh ?
À ceux qui veulent préserver la paix, il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard !
MAFP
10 août 2023